🫙 J’aime Boc’oh : la conserverie qui redonne goût à l’emploi
- Gautheron Régis (Fab'RH Savoie)

- 6 oct.
- 3 min de lecture

À Cognin, l’association J’aime Boc’oh conjugue lutte contre le gaspillage alimentaire et insertion professionnelle. Une initiative savoyarde exemplaire où chaque bocal raconte aussi une histoire de parcours et de seconde chance.
De l’anti-gaspi à l’insertion
Née sous statut d’atelier chantier d’insertion (ACI), J’aime Boc’oh accueille chaque année une vingtaine de personnes éloignées de l’emploi : jeunes décrocheurs, réfugiés, bénéficiaires du RSA, personnes en situation de précarité ou en reconversion. Dans les cuisines de Cognin, ces salariés apprennent à transformer des invendus alimentaires, dons de la Banque alimentaire ou surplus de maraîchers, en recettes savoureuses : soupes, sauces, plats cuisinés…L’idée : récupérer, transformer et transmettre.
“Ici, rien ne se perd : ni les légumes, ni les compétences, ni la confiance en soi”, résume Peggy LAZIAN, la directrice de la structure.
Une conserverie engagée et locale
Avec un chiffre d’affaires d’environ 310 000 €, la conserverie s’appuie sur un modèle économique équilibré entre prestations traiteur, ventes en circuits courts (épiceries, supermarchés, entreprises locales) et travail à façon pour les producteurs. J’aime Boc’oh réalise aussi chaque année des colis gourmands pour les CSE et développe un service traiteur anti-gaspi, où les fruits et légumes déclassés deviennent la base de plats savoureux.
Derrière ces bocaux solidaires, c’est tout un réseau d’acteurs locaux qui s’active : maraîchers, collectivités, structures d’insertion et clients engagés.
Un tremplin humain avant tout
Les salariés sont accompagnés dans la durée par une conseillère en insertion professionnelle et une équipe d’encadrants techniques. Chaque parcours est unique : certains redécouvrent le rythme du travail, d’autres se forment à la vente, à la logistique ou à la restauration. Le travail s’adapte aux projets, aux capacités et à l’évolution de chacun.
“Notre objectif, c’est d’abord de remettre les gens en mouvement, de leur redonner confiance et de leur ouvrir des perspectives réalistes.”
Entre défis et perspectives
Comme beaucoup de structures d’insertion, J’aime Boc’oh doit composer avec la réduction des financements publics et la transition vers le FSE+, tout en gérant un fort engagement social et environnemental. Un projet de déménagement est à l’étude pour offrir de meilleures conditions de travail et mutualiser les moyens, notamment avec Les Triandines, autre structure d’insertion emblématique du territoire.
Un modèle à suivre
À travers J’aime Boc’oh, c’est toute une vision de l’économie locale qui s’incarne : utile, inclusive et durable. En valorisant les produits que d’autres jettent, cette équipe engagée valorise surtout les talents qu’on oublie trop souvent.
En chiffres
📍 Localisation : Cognin (Savoie)
👥 5 salariés permanents / 20 salariés en insertion
💶 310 000 € de chiffre d’affaires annuel
🤝 Réseaux : USIE 73 et Cocagne
🌱 Activités : conserverie anti-gaspi, traiteur, colis d’entreprise
Fab’RH Savoie, un relais pour les initiatives locales
Notre ambition, dans le cadre de ce dispositif, est bien entendu de faciliter les mises en relation entre les entreprises inclusives du territoire et les personnes aux parcours atypiques. C’est pourquoi nous prenons le temps de relayer des initiatives comme J’aime Boc’oh, qui illustrent concrètement la vitalité et la créativité de l’insertion en Savoie.
Notre volonté est de mettre en lumière la diversité des acteurs qui font vivre l’insertion et l’emploi durable, en valorisant leurs savoir-faire et leurs impacts positifs. Chaque rencontre permet de créer des ponts entre structures, entreprises et collectivités, et de donner une visibilité accrue à celles et ceux qui innovent au service du lien social.
👉 Prochain focus : Les Triandines, une autre structure d’insertion engagée à Chambéry dans les métiers du réemploi et de l’économie circulaire.🔗 www.lestriandines.org




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