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Chers cinquantenaires, si l’État s’intéresse à vous… les entreprises, beaucoup moins.

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Chers cinquantenaires, si l’État s’intéresse à vous — il suffit de regarder les réformes successives, les rapports, les données de France Travail ou de la Dares — il n’en va pas tout à fait de même du côté des entreprises. Et c’est là que commence le paradoxe. Car aujourd’hui, lorsqu’on parle emploi des seniors, les pouvoirs publics multiplient les dispositifs, les études, les incitations. Tout indique que c’est devenu un vrai sujet national. Mais sur le terrain, lorsque nous échangeons avec les RH ou les dirigeants, la réalité est toute autre : ce n’est pas leur priorité. Voire, pour certains, ce n’est pas un sujet du tout. Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ?


Une bonne nouvelle ? À première vue, peut-être.

On pourrait se dire : "si les entreprises ne considèrent pas l’âge comme un problème, alors elles ne discriminent peut-être pas. Si les RH n’en parlent pas, c’est peut-être simplement que pour eux, un candidat reste un candidat".

Mais la réalité statistique contredit complètement ce raisonnement.


Le réel rattrape vite l’illusion : les chiffres parlent d’eux-mêmes


Voici ce que nous disent les données récentes :

  • Le taux d’emploi des 55-64 ans est de 60,4 % — très loin des 82,8 % des 25-49 ans (Dares, 2024).

  • Le taux de chômage des 50 ans ou plus est autour de 5 %, mais attention : une fois au chômage, les seniors y restent plus longtemps que les autres générations (Conseil d’orientation des retraites).

  • Dans certaines régions, plus d’un tiers des demandeurs d’emploi de 55 à 69 ans sont inscrits depuis plus de 3 ans, contre seulement 17 % pour les 25-54 ans (INSEE, 2024).

  • France Travail prévoit d’ailleurs jusqu’à 1 095 jours d’indemnisation pour les 55 ans et plus — preuve que la fragilité est connue et anticipée.


Ces chiffres ne disent qu’une chose :👉 Le senior ne rencontre pas un problème d’accès à l’emploi… mais un problème de retour à l’emploi. Et ça change tout.


Ce que cela révèle vraiment : les entreprises ne sont pas prêtes


Quand on analyse les comportements RH, on voit que :

  • très peu d’entreprises ont une politique seniors,

  • encore moins anticipent le maintien en emploi après 55 ans,

  • rares sont celles qui accompagnent la reconversion ou l’adaptation des compétences,

  • et presque aucune ne se mobilise pour recruter activement un 50+.


Résultat : les seniors deviennent invisibles dans le recrutement, et trop visibles dans la durée de chômage. C’est le paradoxe le plus dommageable du marché du travail actuel.


Une conclusion simple : les acteurs de l’emploi ne sont pas encore prêts


La conclusion est brutale mais réaliste.

Ni les RH, ni les entreprises, ni même certains acteurs institutionnels ne sont aujourd’hui prêts à investir du temps et de l’énergie dans la question de l’emploi des 50+. Pas par mauvaise volonté — mais parce que la question passe après toutes les autres. Pourtant, les chiffres montrent exactement l’inverse : les seniors sont l’un des enjeux majeurs des prochaines années. Par leurs compétences, par leur expérience, par leur potentiel de transmission. Et parce que la réforme des retraites allonge la vie professionnelle, que cela plaise ou non.


Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ?


Peut-être finalement une bonne nouvelle pour les entreprises qui voudront se démarquer.

Dans un contexte où tout le monde regarde ailleurs, celles qui choisiront d’investir dans les 50+ auront une longueur d’avance :

  • sur la fidélisation,

  • sur la stabilité,

  • sur la montée en compétences,

  • sur l’image employeur,

  • et sur la responsabilité sociale.


Les cinquantenaires sont là, prêts, expérimentés, souvent immédiatement opérationnels. Il ne manque qu’une chose : la volonté, collective et organisationnelle, de leur ouvrir la porte.

Et c’est maintenant que ça se joue.




Entreprises de Savoie je vous donne rendez-vous le 15 Décembre à 18h chez Alphi pour échanger et débattre sur le sujet : Cliquez ici pour vous inscrire

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